Les investisseurs pourraient bénéficier de rendements intéressants ainsi que d'une certaine protection contre une récession. Voici où chercher.
À tous points de vue, l'année a été tumultueuse pour les marchés financiers. (Si votre portefeuille a été chahuté, vous n'êtes pas le seul.) Souvent, en période de dislocation des marchés, les calculs risque/avantage évoluent et certaines opportunités d'investissement potentiellement attrayantes peuvent se présenter. L'environnement actuel pourrait permettre à un portefeuille obligataire de dégager des rendements comparables à ceux des actions, ce avec un risque plus faible, les obligations affichant une volatilité inhérente généralement moins élevée que les actions.
Au premier semestre 2022, les marchés obligataires ont enregistré des rendements parmi les plus mauvais de leur histoire. Mais malgré la forte dislocation des marchés (et en un sens du fait même de celles-ci), deux facteurs pourraient permettre d'obtenir sur les marchés obligataires des rendements comparables à ceux des actions : des rendements plus élevés et des spreads de crédit plus importants (la prime par rapport au rendement d'une obligation du Trésor comparable). En conséquence, cette classe d'actifs peut désormais offrir des rendements attrayants en termes de revenus, quel que soit l'environnement économique, ainsi qu'un potentiel d'appréciation du capital si l'économie entre en récession.
Nous cherchons à associer trois composantes clés de la classe d'actifs des obligations :
- Des titres de grande qualité - Un portage (revenu) stable avec une volatilité relativement faible, comme c’est le cas actuellement pour les obligations de collectivités locales et les obligations d'entreprises de qualité (« investment grade ») à court terme.
- Des éléments de stabilité - Protection contre le mouvement de réduction de l’exposition au risque sur le marché de la part des investisseurs qui accompagne généralement une récession, offerte actuellement par les obligations de grande qualité à long terme et les obligations de collectivités locales.
- Des revenus plus élevés - Niveaux de revenus plus élevés, actuellement offerts par les actions privilégiées et autres titres hybrides qui associent les caractéristiques des actions et des obligations1.
Une allocation reposant sur des obligations de grande qualité et intégrant les deux autres composantes peut potentiellement dégager des rendements comparables à ceux des actions, avec une volatilité inférieure à celle des actions. Cette combinaison peut s'avérer très efficace.
Hausse des taux directeurs, hausse des rendements
La dislocation actuelle des marchés reflète notamment le cycle de hausse des taux le plus rapide depuis le milieu des années 1990. Ce cycle a débuté dans les pays émergents, dont 12 banques centrales ont relevé leurs taux en 2021. La Banque d'Angleterre a également augmenté ses taux l'année dernière.
Puis, en mars 2022, la Réserve fédérale a opéré sa première hausse de ce cycle, suivie de trois autres pour l’instant. Le marché prévoit que la Réserve fédérale continuera de relever les taux jusqu'à ce que le taux des fonds fédéraux (taux directeur) atteigne environ 3,5 % début 2023. (Les investisseurs anticipent des baisses de taux mi-2023, à mesure que l'économie ralentit.) Quant à la Banque centrale européenne (BCE), elle a augmenté ses taux en juillet pour la première fois en 11 ans.
Avec la hausse des taux et le durcissement de la politique monétaire par les banques centrales, les rendements des obligations ont considérablement augmenté depuis le début de l'année. Aujourd'hui, les investisseurs peuvent potentiellement obtenir des rendements obligataires comparables aux rendements (dividendes réinvestis) du S&P 500 depuis 2000 (environ 6,7 % annuellement). Et les obligations devraient générer ces rendements avec une volatilité inférieure à celle des actions.
La principale raison motivant notre opinion positive sur les obligations est que nous estimons que les rendements des bons du Trésor américain risquent davantage de baisser que d'augmenter à l'avenir. Nous considérons qu'environ 3 % représentent la limite supérieure de la fourchette de juste valeur à long terme et nous anticipons que les bons du Trésor américain à 10 ans se négocieront sous ce seuil pendant la majeure partie du cycle économique. En bref, nous sommes probablement plus proches de la fin du cycle de durcissement de la Réserve fédérale que du début.
Élargissement des spreads, protection contre une récession
Le niveau des spreads offre également une contrepartie significative face à l'éventualité d'un défaut de paiement de la dette. Le marché obligataire anticipe une croissance plus lente, mais pas encore une récession. Par conséquent, les spreads sont plus larges que les moyennes historiques. En particulier dans l'univers des titres privilégiés et hybrides, ces spreads offrent désormais une protection contre un ralentissement économique important.
Gros plan sur les trois composantes clés des obligations
Dans ce contexte de turbulences du marché, les investisseurs peuvent envisager d'utiliser une combinaison d'obligations pour obtenir des rendements anticipés comparables à ceux des actions tout en cherchant à minimiser le risque.
Dans leur quête de rendements comparables à ceux des actions, les investisseurs peuvent privilégier trois composantes clés des obligations :
1. Des titres de grande qualité - Les obligations de collectivités locales et les obligations d'entreprises « investment grade » à court terme offrent le portage, ou revenu, le plus attrayant. Leurs rendements actuels sont de l'ordre de 4 % à 5 %¹ et leur volatilité est faible. Intégrées à un portefeuille, elles peuvent offrir une préservation du capital et des revenus réguliers. Nous pensons que les positions en obligations de grande qualité devraient constituer la part principale d'une allocation en obligations qui cherche à dégager des rendements comparables à ceux des actions, mais avec une moindre volatilité.
2. Des éléments de stabilité - Les obligations « investment grade » et celles de collectivités locales américaines à long terme protègent les portefeuilles contre un ralentissement économique. En effet, elles agissent comme une couverture en cas de récession : lorsque la croissance économique ralentit, les banques centrales abaissent leurs taux directeurs et les prix des obligations à long terme (bons du Trésor, obligations « investment grade » et obligations de collectivités locales) ont tendance à augmenter. Parallèlement, les prix des actifs risqués tels que les actions ont tendance à baisser.
Bien que l'économie puisse encore effectuer un atterrissage en douceur, la probabilité d'une récession a clairement augmenté au cours des derniers mois. Les obligations de collectivités locales et les obligations « investment grade » à long terme peuvent donc servir de couverture à d'autres classes d'actifs dans le contexte de baisse qui accompagne généralement une récession.
Lorsque les taux baissent en période de récession, les obligations « investment grade » à long terme offrent des rendements élevés, avec cependant un risque dans un environnement de stagflation
3. Des revenus plus élevés - Les spreads s'étant considérablement élargis cette année, les titres privilégiés et hybrides offrent désormais des rendements attrayants d'environ 7 %.
Contrairement à d'autres types d'obligations à long terme ( telles que les obligations à haut rendement), les taux de défaut des titres privilégiés et hybrides sont d’ordinaire négligeables. En effet, les émetteurs sous-jacents sont généralement des sociétés de qualité hautement réglementées. Un avantage pour les investisseurs.
Par ailleurs, les investisseurs peuvent également assumer un risque de taux d'intérêt significatif en détenant des titres hybrides. Ceci reflète le fait que les titres hybrides sont des titres perpétuels qui sont particulièrement sensibles aux variations des taux d'intérêt (lorsque les taux baissent, les prix augmentent et inversement). Il s'agit d'un risque gérable, car nous estimons que les taux d'intérêt devraient baisser au cours des 24 prochains mois.
Les titres hybrides pourraient également offrir un certain potentiel d'appréciation du capital, car les marchés attribuent une plus grande valeur aux taux de défaut relativement faibles de ces titres.
Bien que les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs, en analysant les données hebdomadaires depuis 2012 pour le marché des titres privilégiés/hybrides (l'Indice HIPS), les statistiques sont parlantes :
- Lorsque les spreads sont supérieurs à 400 points de base, la surperformance médiane à un an a été supérieure à 20 %.
- Lorsque les spreads sont supérieurs à 300 points de base, la surperformance médiane à un an a été supérieure à 13 %.
Compte tenu des niveaux actuels des spreads d'environ 400 points de base, cette analyse indique un potentiel de performance comparable à celui des actions dans l'univers des titres privilégiés/hybrides au cours de l'année à venir.
En combinant des titres de grande qualité à des éléments de stabilité du portefeuille, les revenus plus élevés des titres privilégiés/hybrides peuvent conduire à une formidable allocation en obligations qui offre des rendements comparables à ceux des actions avec une volatilité nettement moins élevée. Dans le contexte actuel de dislocation des marchés, il existe des opportunités d'investissement prometteuses.
Nous pouvons vous accompagner
Lorsque les marchés sont tumultueux, il est important d'envisager un large éventail d'options d'investissement. Votre interlocuteur chez J.P. Morgan peut vous aider à évaluer quelles stratégies obligataires sont susceptibles de vous aider à atteindre vos objectifs à long terme.