Le réajustement spectaculaire des valorisations a créé, à notre avis, le point d'entrée le plus attrayant pour les actions et les obligations en plus de dix ans.
L'année 2022 a été incontestablement rude pour les investisseurs. Les actions comme les obligations ont subi des pertes importantes, qui se sont traduites à l'une des pires années jamais enregistrées pour un portefeuille équilibré.
Bien que les cours des actions et des obligations aient évolué à la hausse au cours des premières semaines de cette nouvelle année, nous estimons que le marché baissier de 2022 a fait de 2023 le moment idéal pour faire fructifier votre capital. Avec des rendements plus élevés, les obligations peuvent à nouveau constituer une source de revenus convaincante et une protection potentielle. Les actions, dont les valorisations sont plus faibles, sont plus attrayantes. La combinaison de rendements plus élevés et de multiples d'actions plus faibles signifie que les marchés offrent peut-être aujourd'hui le meilleur potentiel de rendement à long terme depuis 2010.
Back to Basics, le titre de la 27e édition annuelle de nos Hypothèses sur l'évolution à long terme des marchés de capitaux (LTCMA), publiée en novembre 2022, traduit notre conviction qu'après une année de turbulences, les principes fondamentaux qui régissent l’investissement restent intacts. Le principe d’une répartition 60/40 (60 % d'actions, 40 % d'obligations) constitue à nouveau la base des portefeuilles, tandis que les solutions alternatives sont à la fois source d’alpha (compétence en matière de sélection des gérants), de protection contre l’inflation et de diversification.
Nos prévisions LTCMA sont le fruit du travail de plus de 90 experts de J.P. Morgan Asset & Wealth Management. Ils passent au crible 200 grandes catégories d'actifs et de stratégies pour prévoir les rendements à un horizon d'investissement de 10 à 15 ans. Ces prévisions annuelles déterminent notre allocation d'actifs stratégique et alimentent les outils que nous utilisons pour conseiller nos clients.
Point d’entrée attrayant
Pour la plupart des classes d'actifs, selon nos prévisions LTCMA, les investisseurs bénéficient peut-être du meilleur point d'entrée en dix ans.
Nous avons assisté à une forte réévaluation des rendements obligataires mondiaux, qui ont atteint des niveaux plus observés depuis plus de dix ans.
Mais n’oublions pas que le choix d'un point d'entrée ne se limite pas à un bon timing. Essayer de prédire le point haut ou le point bas du marché est généralement une erreur. Mais il y a de bons et de mauvais moments pour investir. Nous pensons que les points d'entrée peuvent être un élément clé lorsque vous concevez et révisez votre plan fondé sur des objectifs.
Les difficultés cycliques se dissipent
Des facteurs déterminants nous ont amenés à ce point d'entrée.
Surtout, la politique monétaire de taux négatifs et la taille significative des bilans des banques centrales ont connu un dénouement brutal. Les banques centrales du monde entier sont passées d'une politique de soutien de la croissance à tout prix à une politique de réduction de l'inflation à tout prix.
Ce changement a entraîné une déroute du marché obligataire, marqué par les pires rendements des obligations d'État en plus de 30 ans. Le chiffre d’affaires et les bénéfices des entreprises, par ailleurs résilientes, ont également été affectés.
Incontestablement, les dommages sont importants. Mais il y a néanmoins un point positif. La partie des rendements des investissements liée au cycle économique (comme les taux directeurs et les valorisations), qui était un facteur négatif, est devenue un facteur positif cette année. Cette évolution améliore les perspectives de rendement pour l'ensemble des classes d'actifs, des régions et des secteurs.
Nous présentons ci-après nos perspectives de rendement pour les principales classes d'actifs. Si les prévisions sont nettement plus optimistes, la toile de fond macroéconomique n'a guère changé par rapport à l'année dernière. Notre estimation de la croissance tendancielle de l'économie à long terme n'est que légèrement inférieure aux prévisions de l'année dernière. Et comme nous anticipons que la poussée inflationniste actuelle finira par s'atténuer, notre prévision d'inflation n'augmente que légèrement.
Normalisation des obligations, flambée des rendements
Commençons par les obligations.
Les taux directeurs des banques centrales se sont rapidement « normalisés » au cours de l'année écoulée. Autrement dit, ils sont passés en territoire positif normal, loin des taux négatifs anormaux. Dans nos hypothèses d’évolution à long terme des marchés de capitaux, les prévisions de rendement réel (après inflation) pour la plupart des obligations d'État sont à nouveau positives.
La normalisation des taux ne pèse plus sur la performance moyenne dans la plupart des marchés.
Pour la première fois depuis la crise financière mondiale, les taux d’intérêt en vigueur dans la plupart des devises sont égaux ou supérieurs au taux « neutre par rapport au cycle » - le taux qui prévaut en moyenne sur le long terme, en tenant compte des hauts et des bas des cycles du marché. La hausse des taux d'intérêt signifie que les rendements obligataires se situent maintenant au niveau ou au-dessus des moyennes neutres par rapport au cycle.
En conséquence, nos prévisions des rendements obligataires sont en nette hausse. Pour les obligations américaines à 10 ans, la prévision de rendement neutre par rapport au cycle augmente de 20 points de base, à 3,20 %. Des rendements de départ beaucoup plus élevés entraînent une hausse de 160 points de base de nos prévisions de performance, à 4,00 %.
Nos perspectives pour les obligations d'entreprises (crédit) s'améliorent également. Les prévisions de rendement des obligations américaines de grande qualité augmentent de 270 points de base, à 5,50 %. Les prévisions de performance des obligations américaines à haut rendement augmentent de 290 points de base, à 6,80 %. L'année 2022 a été rude pour le crédit, mais les pertes reflètent principalement la dynamique des rendements des obligations d'État.
Les valorisations des actions baissent, les rendements projetés augmentent
Nos prévisions de rendement des actions sont en forte hausse. Nos prévisions pour les actions des marchés développés augmentent de 360 points de base, à 8,40 % (en USD), et celles des marchés émergents de 320 points de base, à 10,10 % (en USD).
Il y a un an, les actions mondiales étaient chères. Aujourd'hui, nous estimons que les actions sont nettement plus attrayantes, mais surtout, les entreprises sous-jacentes sont majoritairement en bonne santé. Les valorisations sont désormais proches, voire inférieures dans certains cas, à nos estimations de la juste valeur. Les marges des entreprises semblent élevées, ce qui peut nuire aux rendements à court terme. Mais nous estimons que la rentabilité peut s'avérer résiliente à long terme.
Les stratégies alternatives pour compléter un portefeuille
Même si les prévisions de performance des marchés cotés ont augmenté cette année, les stratégies alternatives continuent d’offrir des avantages qu’il est difficile de trouver ailleurs. Les principaux sont l'alpha, la protection contre l'inflation et la diversification.
Dans l’univers alternatif, nous avons relevé nos prévisions de performance des fonds de private equity1 de 180 points de base (9,90 %), des hedge funds de 110 à 220 points de base, selon les stratégies, et des prêts directs de 90 points de base (7,80 %).
Parmi les actifs réels, l’environnement de hausse des taux d’intérêt provoque une légère baisse de nos prévisions : celles du secteur immobilier « core » aux États-Unis ont baissé de 10 points de base (5,70 %). Celles des infrastructures mondiales « core » augmentent de 20 points de base (6,30 %), et celles des transports mondiaux de base de 10 points de base (7,50 %).
Dans tous les secteurs et toutes les stratégies de l'univers alternatif, les performances futures pourraient présenter une plus grande dispersion, selon le gérant. Celle-ci souligne l'importance de la sélection des gérants lors de l'investissement dans des solutions alternatives.
Un environnement d'investissement en mutation
Sur les marchés publics et privés, l'environnement d'investissement évolue. Nous passons d'un monde où l'inflation est faible, la politique monétaire accommodante et les taux d'intérêt bas à un monde où le risque d'inflation est plus élevé, où la politique monétaire est plus restrictive et où les taux d'intérêt sont plus élevés. Cette évolution créera de nouvelles opportunités, mais aussi de nouveaux risques à gérer.
Certes, les pertes enregistrées l'année dernière ont été douloureuses. Mais l'environnement futur sera le plus favorable des dix dernières années pour les rendements potentiels des différentes classes d'actifs, vous permettant de vous recentrer sur vos objectifs à long terme avec une réelle raison d'être optimiste.
Parlons-en
Selon nos prévisions LTCMA, les marchés actuels peuvent offrir un point d'entrée intéressant pour toutes les classes d'actifs. C'est le bon moment pour élaborer ou revoir votre plan fondé sur des objectifs afin de vous assurer que vous êtes sur la bonne voie. Contactez votre interlocuteur chez J.P. Morgan.
1 Prévisions pour les fonds de private equity pondérés par la capitalisation.